
STOP.
Publié le 26/02/2025
Avant de commencer, nous souhaitons exprimer notre total soutien à M. STINAT Jérémy, arbitre emblématique de notre Ligue, en Ligue 1 depuis 2018.
Accepteriez-vous d’être critiqué sans relâche, jugé à chaque parole, à chaque action ? Accepteriez-vous qu’on vous demande l’heure en vous criant dessus, comme si vous étiez responsable du temps qui passe ? Non, bien sûr que non. Alors pourquoi l’accepte-t-on pour les arbitres ?
Il faudrait être coupé du monde pour ne pas entendre les échos assourdissants des polémiques qui secouent, semaine après semaine, le football professionnel. Ce sport, censé faire briller les yeux des plus jeunes, ce jeu qui nous a toutes et tous fait vibrer au moins une fois, est aujourd’hui rongé de l’intérieur.
Serait-ce une nouvelle mutation du COVID qui affaiblit notre football ? Non, c’est bien plus insidieux. C’est le poison de la contestation permanente, de la remise en cause systématique de celles et ceux qui font respecter les règles du jeu.
Mais pourquoi ? Pourquoi les arbitres sont-ils devenus les boucs émissaires de chaque défaite, de chaque décision litigieuse ? Pourquoi est-il devenu si facile de leur faire porter le poids de la frustration collective ? Certes, les enjeux économiques du football professionnel sont colossaux, et une simple décision peut parfois faire basculer un destin. Mais est-ce une raison pour oublier que derrière chaque coup de sifflet, il y a un être humain ? Malheureusement ces comportements se répercutent sur notre football amateur.
Qu’ils soient jeunes ou expérimentés, experts ou amateurs, ces femmes et ces hommes foulent les terrains avec la même passion. Mais cette passion, qui devrait être un moteur, devient un fardeau sous le poids de la contestation, des insultes, parfois même des menaces. Leur maîtrise émotionnelle est exemplaire, leur résilience admirable. Car malgré tout, ils/elles se lèvent chaque week-end, enfilent leur tenue, prennent le sifflet ou leur drapeau, prêt(e)s à faire respecter le jeu, même si, trop souvent, ils doivent affronter la colère aveugle de celles et ceux qui refusent d’accepter une décision, quelle soit juste ou parfois erronée.
Pour en revenir à nos arbitres amateurs, n’oublions jamais que nous sommes toutes et tous différents. Nous n’avons pas les mêmes aptitudes, les mêmes réflexes, les mêmes facilités. Certains excellent dans l’analyse, d’autres dans l’exécution ; certains ont une rapidité d’esprit fulgurante, d’autres ont besoin de plus de temps pour appréhender une situation. Et pourtant, chacun fait de son mieux lorsque vient le moment d’agir.
Dans la vie, une même scène peut être perçue de mille façons selon l’angle sous lequel on la regarde. Ce qui semble évident pour l’un peut être flou pour l’autre. En football, il en va de même : une action jugée anodine sous un certain prisme peut paraître litigieuse sous un autre. Nos arbitres, eux, doivent trancher en un instant, sous la pression, avec la seule force de leur expérience et de leur intégrité. Oui, ils peuvent se tromper. Tout comme un joueur peut rater son contrôle, manquer un face-à-face ou mal ajuster une passe. Car l’erreur est humaine, elle est inhérente au jeu, elle fait partie du sport.
Alors pourquoi leur en tenir rigueur plus qu’à un autre acteur du match ? Pourquoi leur refuser le droit à l’imperfection, alors même que nous l’acceptons chez les joueurs, les entraîneurs, les supporters ? Le football est un sport d’émotions, de décisions et parfois d’injustices, mais c’est aussi un sport de respect. Respectons celles et ceux qui le font vivre, avec leurs qualités et leurs failles, comme nous aimerions être respectés dans nos propres domaines.
Alors oui, certains peuvent se braquer face à l’adversité, d’autres sont moins à l’aise dans les relations, tandis que certains excellent naturellement dans leur domaine. Chacun réagit à sa manière, avec ses forces et ses faiblesses. Mais c’est aussi à nous de changer notre comportement, d’apprendre à mieux comprendre l’autre. Le calme appelle le calme, la sérénité engendre la sérénité.
Mais jusqu’à quand ? Jusqu’à quand accepterons-nous que le football, au lieu d’être un jeu, un partage, une fête, devienne un champ de bataille où l’arbitre est la cible désignée ? Imagine-t-on un football sans arbitres, livré à l’auto-arbitrage ? L’Histoire a prouvé que c’est impossible. Un match sans arbitre, c’est un navire sans capitaine, une tempête sans phare pour guider les marins. Sans eux, il n’y a plus de règles, plus d’équité, plus de jeu.
Alors respectons-les. Défendons-les. Parce qu’ils ne sont ni des machines, ni des bourreaux, mais des passionnés, comme nous. Parce qu’ils sont, avant tout, des êtres humains.
Nous en sommes capables, nous pouvons y arriver. Retrouvons ce plaisir simple du jeu, ce même frisson qui nous a fait vibrer en 1998 et en 2018… du moins pour celles et ceux qui étaient déjà nés ! Pour les autres, faites-nous confiance, c’était quelque chose d’exceptionnel !!!
Alors, jouons, vivons notre passion avec respect et partage, car finalement le football ne reste qu’un jeu.