Interview de notre Arbitre Assistante Fédérale Féminine
Publié le 22/09/2020
Retrouvez en exclusivité, l’interview de notre nouvelle Arbitre Fédérale Assistante Féminine : Méline LAURANT
- Bonjour Méline, peux-tu te présenter ?
Bonjour Thomas, je m’appelle Méline LAURANT, j’ai 22 ans, je suis étudiante en deuxième année de master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) dans le but de devenir professeur des écoles. J’ai toujours été passionnée par le sport en général, j’en ai d’ailleurs pratiqué plusieurs dont la danse mais avant de venir à l’arbitrage je n’avais jamais vraiment pratiqué de football. Pourtant, j’ai toujours particulièrement apprécié regarder les matchs que ce soit à la télé ou en accompagnant mes proches.
- Comment as-tu commencé l’arbitrage ? Quel est ton parcours ?
J’ai découvert l’arbitrage et j’ai commencé à m’y intéresser lors de mes années lycées. En effet, durant ma scolarité au lycée de la Venise Verte, il y avait une Section Sport Etude Arbitrage. C’est là où j’ai pu rencontrer des arbitres, échanger avec eux et c’est à ce moment que j’ai vraiment pris conscience que c’est ce qui me correspondait. Ce qui m’a attiré c’est l’engagement, les prises de décisions rapides ainsi que le management des joueurs que demande cette fonction.
J’ai donc décidé de passer la formation initiale pour devenir arbitre à 17ans. Après l’obtention de mon examen, j’ai officié en tant qu’arbitre stagiaire durant la moitié d’une saison en étant accompagnée sur chacun de mes matchs. Ensuite, j’ai continué à arbitrer au niveau départemental en tant que Jeune Arbitre District. J’officiais principalement au centre mais j’ai aussi découvert l’assistanat à ce moment-là. Cette expérience à la touche a été plutôt concluante, j’ai ainsi fait la demande pour officier plus souvent en tant qu’assistante. A l’époque, j’avais déjà émis l’envie de me spécialiser car je me sentais beaucoup plus à l’aise dans ce rôle mais à la suite de plusieurs conseils j’ai tout de même poursuivi le centre.
Les saisons se sont suivies j’avais de plus en plus d’affinité avec le rôle d’assistante. Le déclic s’est produit durant l’été 2019, où j’ai pris définitivement la décision de me spécialiser. Lors de la saison suivante je suis devenue Arbitre Assistante Régionale 2, j’ai ensuite intégré, le pôle des arbitres féminines élites avant d’être présentée à la fédération dans le but de devenir arbitre assistante fédérale.
- Comment tu t’es préparé pour ce stage déterminant à Clairefontaine ?
J’ai commencé à me préparer en février, en participant à des stages, puis par la suite j’ai continué ma préparation théorique en étant accompagnée par d’autres arbitres. Le confinement a été bénéfique pour m’améliorer sur l’analyse des différentes situations de jeu mais aussi pour la préparation à l’entretien grâce au suivi qui a été réalisé par Claude Barrière, notre tuteur du pôle des arbitres féminines élites. L’été a également été propice à la mise en place, par la ligue, d’une préparation à l’examen FFF (visioconférences et evalbox).
Concernant, ma préparation physique, cette dernière a été totalement entravée par le confinement. Malgré des séances de renforcement musculaire régulière, j’ai dû redoubler d’effort lors de mes séances sur piste lors du déconfinement afin d’essayer de répondre aux exigences athlétiques attendues.
- Comment as-tu appris la bonne nouvelle ? Quelle était ta réaction ?
J’ai reçu un appel pour m’annoncer la nouvelle, j’étais tellement contente, c’était vraiment un moment d’euphorie. J’ai tout de suite prévenu mon entourage, c’était important pour moi car ils m’ont toujours soutenu. C’est quelque chose qui restera marqué car c’est la concrétisation d’un travail et de tous les efforts qui ont été fournis.
- Quelle est ton meilleure et pire souvenir en tant qu’arbitre ?
Concernant mon meilleur souvenir, il s’agit d’un match amical féminin qui a eu lieu durant l’été 2019 au Matmut Atlantique opposant les Girondins de Bordeaux au club Espagnol de Bilbao où j’ai eu la chance d’arbitrer en tant qu’assistante aux côtés de Maïka Vanderstichel et Marina Barbotin. Ce fut d’ailleurs un évènement particulièrement marquant puisque c’est à la suite de ce match que j’ai réellement pris conscience que cette fonction était faite pour moi.
Concernant mon pire souvenir, en toute honnêteté je n’en ai pas, il y a toujours des expériences, des matchs plus durs que d’autres mais il faut toujours rebondir. Si j’avais un moment qui a été particulièrement désagréable et plutôt marquant ça a été ma première commission de discipline à laquelle j’ai dû assister à la suite du premier carton rouge que j’ai délivré.
- Qu’est ce que ça fait de devenir arbitre FFF et arbitrer en D1 féminine, côtoyer les joueuses de l’Equipe de France ?
Pour le moment, j’avoue que j’ai encore un peu de mal à réaliser et à en prendre conscience. Concernant le fait que je vais côtoyer des joueuses de l’équipe de France, j’en ai conscience et je pense que la première fois ça peut être assez bizarre, mais après avoir échangé avec d’autres arbitres fédéraux, ils ont tous le même discours : on s’y habitue et on les considère comme des joueuses ordinaires.
- Que dirais tu à une jeune fille qui hésite a se lancer dans l’arbitrage ?
Je lui dirai dans un premier temps que l’arbitrage est une belle leçon de vie où on apprend beaucoup, surtout sur nous et dans un sens ça nous fait grandir. Ensuite, je l’encouragerais à se lancer, je rajouterai comme on l’avait fait avec moi que ça ne l’engage à rien d’essayer et de tenter. Je finirai surtout par une phrase qu’on m’a souvent répété avant mon stage de détection à Clairefontaine « tu n’as rien à perdre mais tout à gagner ».
- Quelles sont tes futures échéances ?
Chaque chose en son temps. J’ai depuis peu été nommée arbitre assistante fédérale et je compte tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes et réussir au mieux cette saison. Mais je pense qu’on a tous des objectifs au fond de nous, des ambitions, des rêves que l’on souhaite réaliser alors je reste toujours déterminée et motivée.
Bonne journée et à bientôt !
Merci à Méline d’avoir accordé de son temps pour cette interview.
Thomas Brossard